Les plots pour terrasse : tout ce qu’il faut savoir

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Vous voulez construire une terrasse mais votre terrain n’est pas plat ? Vous avez une ancienne terrasse carrelée à rénover sans tout casser ? Vous cherchez une solution rapide sans couler de béton ? Les plots réglables répondent à ces situations et bien d’autres.

Ce système de pose surélevée s’est imposé ces dernières années comme l’alternative aux méthodes traditionnelles, que ce soit pour une terrasse bois, composite ou en dalles. Mais attention aux idées reçues : tous les terrains ne se valent pas, et la préparation reste déterminante pour la durabilité de l’installation.

Ce guide détaille le principe de fonctionnement, la mise en œuvre concrète, et surtout, les critères pour choisir le bon support de base selon votre situation.

Le principe du plot réglable

Un plot de terrasse, c’est un support en polypropylène qui se visse pour ajuster sa hauteur. Le principe est simple : vous posez ces plots directement sur votre sol (dalle béton, gravillons, ou même un ancien carrelage), et ils vont porter soit vos lambourdes pour une terrasse bois/composite, soit directement vos dalles de carrelage.

La base du plot reste fixe au sol, et la partie supérieure se règle par rotation. Selon les modèles, vous pouvez monter de 20 mm jusqu’à 60 cm de hauteur. La tête du plot est conçue avec des ergots ou des clips qui maintiennent les lambourdes, ou une surface plane pour recevoir directement les dalles.

Ce qui change tout par rapport à une pose traditionnelle, c’est que rien n’est scellé. Votre terrasse est posée, pas fixée définitivement. Elle tient par son propre poids et sa structure. Si vous souhaitez vous fournir en plots, on vous conseille le site Decklinea, ça se passe ici : https://www.deck-linea.com/95-plot-terrasse 

Pourquoi poser sa terrasse sur plots ?
cable sous terrasse plots

Les terrasses mal conçues ont souvent le même problème : un terrain qui n’était pas de niveau ou une préparation bâclée pour gagner du temps. Avec les plots, tous les défauts du sol existant se compensent. La terrasse sera plane même sur un jardin en pente à 3%.

Le vide sanitaire créé sous la terrasse change complètement la durée de vie du bois ou du composite. L’air circule en permanence, l’eau ne stagne jamais. Sur une pose traditionnelle au sol, des lames qui noircissent ou se déforment en deux ans, c’est fréquent. Sur plots, la longévité double facilement.

Autre point rarement mentionné : l’accès aux réseaux. Pour passer un câble d’éclairage extérieur ou une prise, il suffit de soulever deux-trois lames. Pas besoin de percer ni de faire des saignées. Pareil pour un problème de plomberie ou d’évacuation sous la terrasse.

La démontabilité représente un vrai avantage en location ou en cas de déménagement prévu. Mais même en tant que propriétaire, ça change le rapport aux travaux. Pour agrandir ou modifier la forme, tout se démonte et se repose ailleurs.

Et puis il y a l’aspect administratif. Une terrasse sur plots n’est généralement pas considérée comme une construction permanente. Dans beaucoup de cas, la déclaration préalable de travaux n’est pas nécessaire. Attention quand même, ça dépend de la commune et de la surface.

Installation : la méthode qui marche

Le sol de départ

Sur une pelouse, décaisser sur 10-15 cm. Enlever toute la terre végétale, elle va se tasser et provoquer des affaissements. Poser un géotextile épais (au moins 100 g/m²), ça bloque les mauvaises herbes pour 10 ans minimum.

Verser ensuite des gravillons – du 10/20 ou 20/40 – sur 10 cm, pas moins. Et là, compacter sérieusement. Une plaque vibrante, c’est l’idéal. À la rigueur, passer plusieurs fois avec un rouleau lesté et arroser entre les passages. Un gravier bien compacté ne bougera plus.

Sur une dalle béton existante, vérifier juste qu’elle n’est pas fissurée profondément. Si c’est juste de la microfissure de surface, aucun problème. Balayer, éventuellement passer un coup de Karcher, et c’est prêt.

La pente d’évacuation

Créer toujours une pente de 1,5 à 2% qui part du mur de la maison vers l’extérieur. Ça représente 1,5 à 2 cm par mètre. C’est peu, mais c’est indispensable. Sans ça, des flaques et de l’humidité résiduelle qui remonte par capillarité dans les lames.

Le placement des plots
position plot terrasse

Commencer par les quatre coins de la terrasse. Les positionner grossièrement à la bonne hauteur. Ensuite, tendre un cordeau entre les plots de chaque côté, et placer tous les plots intermédiaires en suivant ce cordeau. Le temps gagné est considérable par rapport à vérifier plot par plot.

Pour l’espacement, retenir ces chiffres : 60 cm maximum entre deux plots sur une même lambourde, et 40 cm d’entraxe entre les lambourdes. En dessous de ces valeurs, c’est sécurisé. Au-dessus, risque de flexion et de « rebond » quand on marche.

Sur gravillons, mettre obligatoirement des platines sous chaque plot. Ces carrés de plastique répartissent le poids sur 20×20 cm au lieu de 10×10. Sans ça, les plots vont s’enfoncer progressivement, surtout aux endroits de passage.

Le réglage de niveau

Un niveau laser rotatif, c’est vraiment l’outil qui simplifie tout. Le poser au centre de la terrasse, il trace un plan horizontal lumineux, et visser chaque plot jusqu’à ce que le trait tombe pile sur un repère tracé.

Sans laser, prendre une grande règle de maçon (2 ou 3 mètres) et un niveau à bulle. Régler un plot, puis poser la règle dessus et sur le suivant, et ajuster. C’est plus long mais ça fonctionne parfaitement.

Les lambourdes

Utiliser des lambourdes en composite pour une terrasse composite, ou des lambourdes en bois classe 4 minimum pour une terrasse bois. Les lambourdes sapin traité autoclave classe 3 ne sont pas adaptées. Elles ne tiendront pas en extérieur non couvert.

Poser les lambourdes perpendiculaires au sens des lames. En périphérie de terrasse et autour des zones où du mobilier lourd sera placé, doubler les lambourdes. Ça rajoute 10% de plots, mais la rigidité est incomparable.

Fixer les lambourdes sur les plots avec les clips fournis. Certains plots ont des ergots qui bloquent la lambourde latéralement, d’autres utilisent des clips vissés. Dans tous les cas, la lambourde ne doit pas pouvoir bouger.

Les lames ou dalles

Pour les lames de terrasse, commencer côté maison. Laisser 10 mm de jeu contre le mur – la dilatation du composite peut atteindre 5 mm sur une lame de 4 mètres par forte chaleur. Les clips invisibles sont préférables aux vis apparentes, tant pour l’esthétique que pour la durabilité (pas de tête de vis qui retient l’eau).

Pour les dalles, les poser directement sur les plots. Vérifier que chaque dalle repose bien sur 4 plots minimum. Les dalles 60×60 en grès cérame de 20 mm d’épaisseur sont les plus adaptées. En dessous de 20 mm, le risque de casse augmente sérieusement.

Combien de plots prévoir

Terrasse bois ou composite

La logique est simple : le calcul porte sur les lambourdes, pas les lames. Les lames reposent sur les lambourdes, et les lambourdes reposent sur les plots.

Prenons une terrasse de 4m x 5m, lames parallèles au côté de 4m. Les lambourdes font donc 4m de long et se répètent tous les 40 cm sur la largeur de 5m.

Nombre de lambourdes : 5m ÷ 0,40m = 12,5, donc 13 lambourdes (arrondir toujours au-dessus).

Plots par lambourde : une lambourde de 4m avec un plot tous les 60 cm = 4m ÷ 0,60m = 6,6, donc 7 plots par lambourde.

Total : 13 × 7 = 91 plots pour cette terrasse de 20 m².

Ça fait environ 4,5 plots/m². Dans la pratique, compter entre 5 et 6 plots/m² pour avoir quelques plots de réserve.

Dalles et carrelage

Là, c’est différent. Chaque dalle doit reposer sur plusieurs plots à la fois.

Pour des dalles 60×60 cm, il vous faut un plot tous les 60 cm dans les deux directions. Une dalle de 60×60 a donc un plot à chaque coin, mais attention : les plots sont partagés entre plusieurs dalles adjacentes.

Même terrasse de 4m x 5m avec dalles 60×60 :

  • En longueur : 4m ÷ 0,60m = 6,66, donc 7 dalles, ce qui fait 8 plots (un plot de départ + un plot tous les 60 cm).
  • En largeur : 5m ÷ 0,60m = 8,33, donc 9 dalles, ce qui fait 10 plots.
  • Total : 8 × 10 = 80 plots.

Pour cette même surface de 20 m², vous passez de 91 plots (terrasse bois) à 80 plots (dalles 60×60). Les dalles sont plus économes en plots.

Avec des dalles 40×40 cm, la densité augmente : comptez 8 à 9 plots/m².

Formule générale pour dalles : (Longueur ÷ taille dalle + 1) × (Largeur ÷ taille dalle + 1)

Ajoutez toujours 5-10% de plots en plus. Vous en aurez besoin pour les découpes d’angle ou pour renforcer un point précis.

La question de la dalle béton

« Est-ce que je dois couler une dalle béton ? » C’est LA question récurrente. Et la réponse dépend vraiment du terrain et du projet.

Soyons clairs : dire qu’une dalle n’est jamais nécessaire, c’est faux. Dire qu’elle est toujours obligatoire, c’est faux aussi. La vérité est entre les deux, et elle dépend de critères très concrets.

Le rôle réel de la dalle

La dalle ne porte pas la terrasse – ce sont les plots qui font ça. Son vrai rôle, c’est de fournir un support stable et indéformable dans le temps. Elle empêche les tassements différentiels, résiste aux cycles gel-dégel, et ne réagit pas aux variations d’humidité.

Quand la dalle est vraiment nécessaire

Certains sols ne pardonnent pas l’absence de dalle :

L’argile gonflante est le pire ennemi des terrasses. Ce type de sol gonfle quand il est humide et se rétracte en période sèche. Ces mouvements peuvent atteindre plusieurs centimètres. Sur gravillons seuls, les plots vont suivre ces mouvements et la terrasse va se déformer. Dans ces zones (vérifiables sur la carte d’aléa retrait-gonflement des argiles du site géorisques), une dalle désolidarisée du terrain par un film polyane et un lit de sable est indispensable.

Les remblais récents (moins de 2 ans) n’ont pas fini leur tassement. Même bien compactés, ils vont encore bouger. Sur ces terrains, soit attendre la stabilisation complète, soit couler une dalle qui va répartir les charges sur toute la surface.

Les sols sableux ou très meubles posent le même problème : les plots vont s’enfoncer progressivement, même avec des platines. Le tassement sera irrégulier et difficile à rattraper. Une dalle stabilise définitivement le support.

Quand la dalle est fortement recommandée

D’autres situations ne rendent pas la dalle obligatoire, mais la recommandent fortement :

Les grandes surfaces (au-delà de 50 m²) ont plus de chances de connaître des tassements localisés. Sur 20 m², un affaissement se rattrape facilement. Sur 80 m², c’est une autre histoire. La dalle sécurise l’investissement.

Les charges lourdes concentrées – un spa de 500 kg, un barbecue en pierre, un salon de jardin massif – nécessitent une dalle qui répartit ces charges au lieu de les concentrer sur quelques plots. Sans dalle, le risque d’enfoncement localisé augmente.

Les terrasses habitables (prolongement de séjour avec baies vitrées, usage quotidien intensif) méritent une dalle. C’est une question de finition et de pérennité. Personne ne veut avoir à démonter et réajuster dans 5 ans.

Quand les gravillons suffisent

Maintenant, les situations où la dalle n’est pas nécessaire :

Sur dalle béton existante (ancien carrelage, ancienne terrasse), évidemment, le support stable est déjà présent.

Sur sol naturel stable – terre franche, limon, grave naturelle – sans présence d’argile, un hérisson de gravillons bien compacté fonctionne très bien. Des réalisations sur ce type de support durent 12-15 ans sans aucun problème. Condition : le compactage doit être sérieux, et les platines sous tous les plots sont obligatoires.

Les petites surfaces (moins de 20 m²) sont plus tolérantes. Un léger tassement localisé se voit moins et se rattrape facilement. Le risque est acceptable.

Sur étanchéité existante (toit-terrasse, balcon), c’est même la solution idéale. Aucun percement, juste des patins sous les plots pour protéger la membrane.

Comment savoir où vous en êtes

Un test simple : creuser un trou de 50 cm de profondeur à l’endroit de la future terrasse. Regarder la nature du sol :

  • Terre franche ou limoneuse, stable : gravillons possibles
  • Argile (terre qui colle aux doigts, très compacte, crevasses en surface l’été) : dalle recommandée
  • Sable pur : stabilisation + dalle ou renoncer
  • Remblai hétérogène, cailloux mélangés : dalle obligatoire

Se renseigner aussi sur la nature du sol dans le secteur. Les voisins ont peut-être eu des problèmes de fissures sur leurs maisons ou leurs terrasses. C’est un bon indicateur.

Conseils selon les situations

Terrasse jusqu’à 30 m² sur terrain stable : les gravillons sont envisageables. L’économie de 2000-3000 € sur la dalle est significative. Si dans 3-4 ans un léger affaissement apparaît, quelques plots se règlent, c’est gérable.

Terrasse de 30 à 50 m² : la dalle commence à avoir du sens, surtout au moindre doute sur la stabilité du sol. Le surcoût se justifie.

Au-delà de 50 m² ou en terrain argileux : ne pas prendre le risque. Une dalle de 80-100 €/m², c’est 4000-5000 € sur 50 m². Refaire une terrasse qui a bougé coûtera plus cher en temps et en matériaux.

En location ou avec un déménagement prévu dans 5 ans : les gravillons suffisent largement. La réversibilité prend tout son sens.

L’entre-deux : la dalle stabilisatrice

Il existe une solution intermédiaire pour les budgets serrés en terrain moyen : une dalle mince de 8-10 cm, non ferraillée, coulée sur un lit de sable stabilisé. Elle ne respecte pas les règles de l’art pour une dalle classique, mais elle offre déjà une bonne stabilité pour un coût réduit. C’est mieux que rien sur un sol un peu douteux.

La dalle béton n’est pas systématiquement obligatoire, mais elle n’est pas non plus une simple option de confort. C’est une assurance contre les tassements, et cette assurance a un prix qui se justifie selon le terrain et le projet.

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