Entre les attentes des clients et les contraintes de l’entreprise, le professionnel du BTP doit proposer un budget à la fois compétitif et réaliste. Avec les travaux de second œuvre, la variabilité et la multiplicité des corps métiers rendent la tâche encore plus compliquée.
Maîtriser la variation des prix avec les bons outils
Les fourchettes de prix des travaux de second œuvre sont particulièrement larges. Seule une base de données riche et actualisée peut donner des indications précises aux professionnels du bâtiment pour chiffrer le chantier.
Quelques exemples de prix de travaux du second œuvre
Prenons par exemple le prix moyen d’installation d’un nouveau système de chauffage. Selon L’Ademe, la fourchette indicative est de 1 500 € à 6 000 € pour changer 5 émetteurs. Elle est de 6 000 € à 20 000 € pour faire installer une chaudière bois performante (pose comprise). Autre exemple, pour faire ses travaux de peinture, la plateforme LaMaisonSaintGobain.fr note un prix moyen de 35 €/m² TTC main-d’œuvre comprise. La moyenne basse s’établit à 20 €/m² pour un mur blanc et atteint 65 €/m² pour une peinture effet béton ciré. De tels écarts sont autant de marge d’erreurs potentielles dans le chiffrage du chantier. En l’occurrence, pour les travaux de peinture, le total peut ainsi passer du simple au triple.
Les bases de prix de travaux du BTP
Pour estimer efficacement le prix de n’importe quel type de travaux en 2025, les professionnels du BTP s’appuient sur des bases de prix. Ces outils de référence sont alimentés par des dizaines de milliers de tarifs régulièrement mis à jour. En France, parmi les principales bases de prix, on retrouve Artiprix, Batiprix ou encore Batichiffrage. Ces solutions s’adressent aux artisans et TPE, aux PME et plus grandes entreprises. Les logiciels de gestion, de comptabilité (SAGE) de devis (Obat) et de facture (Tolteck) sont connectés à ces bibliothèques de travaux. Constituer progressivement sa propre bibliothèque est le meilleur moyen de viser juste à chaque chiffrage.
Affiner l’ajustement de la variable temps
Au-delà du prix des travaux, la question du temps structure entièrement l’approche budgétaire. La Maison Saint-Gobain rapporte un délai d’une semaine et demie pour la pose apparente des éléments de l’installation électrique sur une maison de 120 m². Dans les mêmes conditions, une pose encastrée pourrait multiplier par deux le temps des travaux. Ces délais ont un impact direct sur la rentabilité : immobilisation du matériel, coûts indirects, planning des équipes… Les bibliothèques de chantier susmentionnées permettent d’avoir une meilleure idée du temps passé en moyenne par travaux.
Prévoir des marges suffisantes et adaptées au type de travaux
La marge communément admise est de 10% sur le prix d’achat des matériaux. Elle doit au moins couvrir les coûts liés à leur gestion (transport, manutention, stockage temporaire, risque et aléas…). Ajoutée à cela, la grande volatilité des prix de certains matériaux sur le marché (peinture, bois d’habillage, équipements sanitaires…) et la marge de 10 % peut se révéler insuffisante d’un mois à l’autre. C’est pourquoi il est recommandé de prévoir une période de validité courte au devis.
Tenir compte de la difficulté du diagnostic préalable
Le chiffrage du second œuvre nécessite souvent d’intervenir sur l’existant, avec son lot de surprises. Ouvrir une cloison peut révéler une installation électrique vétuste non détectée, des problèmes d’humidité, ou des réseaux mal positionnés. Ces découvertes, fréquentes en second œuvre, sont difficiles à anticiper sur le plan budgétaire. La budgétisation efficace du second œuvre ne se limite pas à un simple calcul de prix. Elle exige une compréhension globale des enjeux techniques, économiques et humains. Les outils de chiffrage intégrés aux logiciels du BTP sont une source d’information précieuse. Ils clarifient le coût horaire de la main-d’œuvre, le prix de la fourniture, les charges, les frais de chantier et permettent de mieux estimer le déboursé sec et la marge à dégager.
